Matthieu 3, 11-17 ; 4, 1-11 ; Commentaire

Texte : Matthieu 3, 11-17 – 4, 1-11 – Baptême et tentation de Jésus
Auteur : Pierre Chamard-Bois
Circonstance : suite à une rencontre du groupe » Rendez-vous avec la Bible » de Guiclan (29)
Date : novembre 2012
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Commentaire

On peut distinguer dans ce passage trois scènes (une scène = unité de temps, de lieu et de personnages):

Mt 3, 11-12 Jean (le Baptiste) parle à des Pharisiens et des Saducéens (cf. Mt 3, 7) et annonce un baptême à venir ;

Mt 3, 13-17 Jésus arrive, échange avec Jean, qui le baptise ;

Mt 4, 1-11 Jésus, au désert, affronte le diable (« le baptême du feu pour Jésus »).

Dans les deux premières scènes, trois figures de baptême sont lisibles :

Le baptême opéré par Jean pour ceux qui viennent le voir au désert, avec de l’eau, en vue d’une conversion ;

Le baptême futur opéré par celui qui viendra après Jean (Jésus), caractérisé par l’Esprit Saint et le feu en vue d’un nettoyage et d’un rassemblement ;

Le baptême de Jésus, avec de l’eau, au cours duquel l’Esprit de Dieu descend sur lui et une voix se fait entendre, en vue de l’accomplissement de toute justice.

L’eau est présente dans le baptême par Jean et dans celui de Jésus, l’Esprit est présent au baptême de Jésus et à celui que ce dernier fera plus tard. On a donc bien un passage du baptême opéré par Jean à celui opéré par Jésus via le baptême de Jésus lui-même. On n’a pas remplacement du baptême opéré par Jean par celui opéré par Jésus, mais accomplissement de l’un par l’autre grâce au baptême, unique, de Jésus par Jean.

11 « D’une part, je vous baptise dans de l’eau en vue de la conversion ; d’autre part, après moi, vient celui qui est plus fort que moi, duquel je ne suis pas capable d’enlever les sandales ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.

12 « Dans sa main la pelle à vanner et il nettoiera son aire ; il rassemblera son blé dans le grenier ; mais la bale, il la consumera au feu qui ne s’éteint pas. »

Celui qui vient après Jean est qualifié de plus fort, et il est précisé que Jean n’a pas les moyens, n’est pas en mesure, d’enlever les sandales de celui qui vient. La figure des sandales est étonnante. On est tenté de comprendre que Jean a le rôle de serviteur par rapport à Jésus. Or justement le serviteur enlève les sandales de son maître (pour lui laver les pieds). Jean ne serait alors même pas un serviteur possible pour Jésus ? En effet Jean et Jésus ne sont pas dans un rapport hiérarchique, en particulier où Jésus serait supérieur à Jean : il n’y a pas de commune mesure entre eux deux. Nous en avons une confirmation au v. 15 : « c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice ». Jésus a besoin de Jean pour devenir ou apparaître ce qu’il est. Jean travaille à préparer les chemins du Seigneur (Mt 3,3) : sans ce chemin préparé, Jésus ne pourrait être (re)connu. Jean figure ce qui, dans les premières Ecritures (l’Ancien Testament), attendait celui qui devait venir sans pouvoir cependant en parler clairement. Ces Ecritures serviront à Jésus pour l’emporter sur le diable (cf. les tentations) et aux disciples de Jésus à comprendre qui il est et quel est la signification de sa vie et sa mort.

Mais cela n’épuise pas la figure de la sandale. Le mot sandale utilisé ici[1] se dit en grec upodema (hupodema), ce qui pourrait se traduire par « attaché au-dessus ». Oter les sandales c’est les délier. Qu’est-ce qui est lié à Jésus par les pieds et que Jean n’est pas en mesure de délier ? Faut-il rechercher quelque chose qui le relie à la terre ? Certains y entendront que plus tard Jésus sera élevé de terre[2]… Rappelons qu’une figure n’a pas à être expliquée, mais qu’elle renvoie les lecteurs à leur propre expérience : qu’est-ce qui nous attache à la terre, que Jean n’est pas capable de délier, mais que Jésus sera en mesure de faire ?

Venons-en au baptême dans l’Esprit Saint et le feu. Notons que l’Esprit qui apparaît au baptême de Jésus est qualifié d’Esprit de Dieu et non Esprit-Saint (v.16). Le terme d’Esprit-Saint renvoie à l’Esprit envoyé après la mort de Jésus. On peut en déduire que ce baptême ne sera mis en œuvre qu’après sa mort et résurrection. Le feu pourrait faire penser à la Pentecôte (les langues de feu), mais il ne s’agit pas de la même figure. Ici le feu a pour fonction de recevoir la bale. On comprend qu’on a là affaire à quelque chose comme un jugement. Mais première surprise : un tel jugement serait un baptême. La comparaison avec le vannage du blé ouvre plusieurs perspectives. C’est une opération permettant de séparer le grain de blé de la bale, ce qui fait apparaître ce que la bale cachait. De quel grain s’agit-il ? Le v. 12 parle de son blé (le blé de celui qui vient). Il y aurait en chaque humain quelque chose qui est son bien, destiné à être rassemblé en un seul lieu (le grenier). Ce rassemblement fait penser à ceux qui sont dispersés et qui trouveront leur lieu dans le Corps christique. Par contre, la bale est destinée à être consumée : elle a fini ce qu’elle devait faire, c’est-à-dire permettre au grain de venir à maturité dans le secret. Ce corps mortel que nous sommes n’est peut-être que cette bale au cœur de laquelle croit le grain de blé qui est notre vérité profonde.

13 Alors Jésus survint de la Galilée au Jourdain, auprès de Jean, pour être baptisé par lui.

14 Jean s’opposa à lui en disant : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et toi, tu viens auprès de moi ! »

15 Jésus lui répondit en disant : « Laisse faire pour l’instant : car c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice. » Alors il le laisse faire.

Jésus survient de Galilée. Il ne vient pas de Jérusalem ni de Judée comme ceux qui venaient se faire baptiser par Jean. Il vient des confins, de cette Galilée qui est « carrefour des nations ». Le texte ne détaille pas comment Jean reconnaît Jésus, mais se concentre sur un malentendu. Jean, comme il l’avait dit, considère que Jésus apporte un baptême plus « grand » que le sien. Il se voit plutôt comme devant être baptisé par Jésus que le contraire. Or ce dernier répond énigmatiquement qu’ils ont pour le moment quelque chose à accomplir ensemble, appelée « toute justice ». De quoi s’agit-il ?

Jean est présenté par une citation d’Isaïe (Mt 3, 3) : « une voix crie dans le désert ». Quelque chose est resté dans le désert, qui n’a pas trouvé à se dire à Jérusalem ou en Judée. Les Ecritures, la Loi et le Temple échouent à produire le fruit attendu (Mt 3, 7-8). Jean est celui qui en témoigne : il faut revenir au désert, là où une voix se fait encore entendre. Ce n’est pas un corps d’Ecritures ou de doctrines qui peut accueillir en lui cette voix, mais quelqu’un appelé Seigneur dans la suite de la citation d’Isaïe. Jésus est celui pour qui la voix crie et qui ne peut se dire dans les Ecritures. Aussi, Jésus vient à Jean, lui qui a entendu que le Règne des Cieux s’approche (Mt 3, 2). Ce qu’ils doivent faire ensemble est de faire que soit entendue une voix (venant du ciel) qui dise que Jésus est bien celui que la voix dans le désert promettait (cela se fera quand Jésus remontera de l’eau). C’est un accomplissement dans le sens où la voix entendue au baptême de Jésus laissera entendre une parole audible au lieu de rester un cri inarticulé. En tout être humain aussi, une voix crie dans le désert, sans qu’on ne puisse dire pourquoi elle crie, vers qui elle crie. Et c’est au jour de la rencontre (avec le Galiléen) que peut être entendue la Parole dont la voix était un premier écho.

L’expression « toute justice » n’est pas à prendre, dans ce contexte, comme ce qui s’opposerait à de l’injustice. La justice ici est une manière de parler de la présence de Dieu au milieu des hommes. En effet, la justice caractérise ce qu’est Dieu pour des êtres humains (« Dieu seul est juste »). L’accomplissement de toute justice est aussi à mettre en regard avec ce qui produit du fruit (Mt 3, 8-10). Cette fécondité est l’effet de la présence de Dieu au milieu des humains. Elle se révélera dans la présence du Fils.

Jean ne peut comprendre tout cela car il n’a pas encore entendu la voix qui viendra des cieux au moment du baptême de Jésus. Mais il laisse faire, il s’efface devant ce qui le dépasse, devant celui qui vient après lui.

16 Ayant été baptisé, Jésus aussitôt monta hors de l’eau ; et voici, les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.

17 Et voici qu’une voix venue des cieux disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me suis complus. »

Jésus plonge (baptiser = plonger) là où ceux qui acceptaient de se convertir plongeaient. Mais pour lui, il ne s’agit pas de confesser ses péchés (Mt 3, 6). C’est quelqu’un d’Autre qui, du ciel, « confesse » qui est celui qui remonte de l’eau. Mais le texte précise au préalable que Jésus voit les cieux s’ouvrir, l’Esprit de Dieu descendre et venir sur lui. Cette vision ne semble être que pour lui (et pour nous lecteurs). La voix, par contre, semble être à destination de tous, ne serait-ce que parce qu’elle ne dit pas « Tu es mon Fils […] » mais « Celui-ci est mon Fils […] ». L’Esprit de Dieu descend comme une colombe : faut-il comprendre qu’il a un air de colombe, ou qu’il descend à la manière dont une colombe descend ? La seconde interprétation semble plus proche du texte. Qu’évoque cette comparaison ? On peut se souvenir de la colombe que Noé envoya pour voir s’il était un lieu où accoster (Genèse 8, 7ss) : « Alors Noé lâcha d’auprès de lui la colombe pour voir si les eaux avaient diminué à la surface du sol.   La colombe, ne trouvant pas un endroit où poser ses pattes, revint vers lui dans l’arche, car il y avait de l’eau sur toute la surface de la terre. » En reprenant cet épisode, on pourrait dire qu’au baptême de Jésus, Dieu envoya son Esprit vers la terre (pour cela il faut que les cieux s’ouvrent) ; l’Esprit trouva alors en Jésus un lieu où se poser[3].

La voix qui vient du ciel n’est pas désignée comme la voix de Dieu. Il s’agit d’une voix. Ce qu’elle laisse entendre est que celui qui parle est le Père de celui qui est désigné comme Fils. Mais cette filiation révélée est précisée : elle est d’amour plus que d’engendrement comme les fils de la terre sont engendrés par leurs parents. Amour qui s’entend dans le « bien-aimé » et aussi dans le « en qui je me suis complus ». Celui qu’on peut nommer Père a trouvé sa joie dans son Fils. Le Fils est la joie, le bonheur, le plaisir du Père. Cette voix dit à sa manière que si les humains sont intéressés par le Père sur le registre de l’amour, ils trouveront tout cela dans le Fils. Ou encore, la condition de Fils (et cela nous concerne toutes et tous) est de découvrir son origine dans la joie de celui qui ne peut qu’être nommé Père.

1 Alors Jésus fut emmené au désert par l’Esprit, pour être tenté par le diable.

On aurait pu imaginer un cadeau de baptême plus sympathique ! On pourrait dire que Jésus est envoyé en formation, la formation réservée au Fils dont il vient de recevoir le titre… En fait il va plutôt passer des tests sous la forme d’un affrontement à un personnage appelé diable. Son nom signifie diviseur. Le diable va donc essayer de casser le lien qui relie le Père et le Fils. Mais de quelle compétence bénéficie Jésus ? Nous allons voir que c’est celle d’être un interprète bien inspiré des Ecritures.

2 Il jeûna durant quarante jours et quarante nuits, finalement il eut faim.

Jésus est résistant : quarante jours et quarante nuits avant de ressentir la faim ! En fait, cette durée, qui fait penser aux quarante ans du peuple hébreu dans le désert, désigne le temps nécessaire pour un changement radical, pour se désencombrer de tout ce qui n’est pas nécessaire, pour faire « peau neuve ». Jésus est dans le désert, dans une solitude complète, loin des hommes. Le texte enregistre un manque : s’agit-il d’une faim physique ou d’une faim de relation ? La première tentation va permettre de trancher.

3 Et, s’approchant, le tentateur lui dit : « Si Fils tu es de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains. »

4 Mais il répondit : « Il a été écrit : ‘Ce n’est pas de pain seul que vivra l’être humain, mais de toute parole qui sort par la bouche de Dieu’. »

Le diable prend ici le nom de tentateur. Le tentateur est celui qui apparaît quand Dieu ne semble plus là (comme en Eden, quand le serpent s’approche de la femme et de l’homme). « Si Fils tu es de Dieu » n’est pas à comprendre dans le sens « au cas où tu serais Fils de Dieu », mais « puisque tu es Fils de Dieu ». Le tentateur est subtil : il joue sur le fait que Jésus, puisqu’il est Fils, possède aussi la puissance de son père (en quelque sorte, il en hériterait) de transformer à volonté la nature. Le piège est double : ton Père peut transformer des pierres en pain (qu’en sait-il ?) ; tu peux en faire autant pour ton compte pour assouvir cette faim qui te tenaille ; et du coup tu peux te passer de ton Père.

La réponse de Jésus est une simple citation des Ecritures (Deutéronome 8,3). Que dit-elle ? Que la vie des humains ne peut se réduire à la satisfaction de leurs besoins, en particulier en mangeant, en ingurgitant par la bouche de la nourriture. Il y faut aussi de la parole, de celle qui sort par la bouche de Dieu. Cela suffit pour que le tentateur n’insiste pas. Nous comprenons que les Ecritures, citées à bon escient, peuvent couper le sifflet du tentateur. Mais aussi nous entendons que les Ecritures ont quelque chose à voir avec cette parole qui vient de Dieu. Aussi Jésus révèle qu’il s’en nourrit ici au désert, puisqu’il est capable de les évoquer devant le tentateur. Jésus a jeûné, mais il n’a pas perdu la mémoire. Le Fils ne peut se substituer au Père, car s’il le faisait, il n’aurait plus sa parole pour le faire vivre.

5 Alors le diable l’emmène dans la Ville Sainte, et il le plaça sur le faîte du Temple

6 et lui dit : « Si Fils tu es de Dieu, jette-toi en bas ; car il a été écrit : ‘à ses anges il donnera un ordre pour toi, et sur leurs mains ils te porteront, de peur que tu ne heurtes du pied une pierre’. »

7 Jésus lui déclarait : « Il a été écrit : ‘Tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu’. »

Le diable retrouve son nom de diviseur. Il prend en compte ce qu’a fait Jésus dans la première tentation : il va utiliser les mêmes « armes », c’est-à-dire qu’il va s’appuyer sur « l’autorité » des Ecritures comme Jésus avait fait précédemment. Il propose de les appliquer dans une situation qu’il veut faire passer pour comparable : trébucher sur une pierre et se jeter du faîte du Temple. En réalité que dit le passage du psaume 91 cité par le diable ? Que celui qui parle est porté par des anges afin d’éviter de trébucher sur une pierre. Il ne dit pas que si on trébuche les anges empêchent la chute. Or le diable, en déformant ce que dit le psaume, propose une mise à l’épreuve de Dieu sous la forme d’un chantage. Si je saute, est-ce que tu interviendras pour me sauver ? Ce type de chantage au suicide nous est bien connu : il permet de tester l’amour des parents par exemple ou des amis, quand on a l’impression de ne plus être aimé. Jésus ne relève pas la falsification des Ecritures qu’opère le diable dans son interprétation du psaume, mais où cela conduit : mettre Dieu à l’épreuve. Le peuple hébreu dans le désert ne s’en était pas privé non plus… Jésus répond à l’Ecriture falsifiée, non pas par une citation littérale d’un passage des Ecritures, mais par une interprétation tirée des Ecritures[4] (par ex. en s’inspirant en Genèse 17 de l’épisode de Massa et Merriba où les hébreux ont mis Dieu à l’épreuve). Les Ecritures doivent être interprétées ; le diable les a faussées par son interprétation ; Jésus propose une interprétation vraie mais non littérale, qui a aussi statut d’Ecriture.

8 De nouveau le diable l’emmène sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde avec leur gloire

9 et lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à terre, tu te prosternes devant moi. »

10 Alors Jésus lui dit : « Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : ‘Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et à Lui seul tu rendras un culte’. »

Du coup, le diable abandonne le terrain des Ecritures pour traiter directement avec Jésus. Il lui propose de changer de « patron ». Pour cela il élève Jésus sur une montagne très élevée (c’est là qu’on peut y rencontrer Dieu, comme au Sinaï). Il se présente comme le propriétaire des royaumes du monde dont il ne souligne que la gloire, oubliant qu’ils sont aussi bâtis sur la haine, les destructions, les décadences… Cette fois, le diable ne commence pas son intervention par « Si Fils tu es de Dieu » car il lui propose de renoncer à ce titre en devenant le « fils du diable ». Le diable offre à celui qui l’adore ce qu’en fait il ne possède pas mais qui peut attirer par la séduction de la gloire. Jésus réagit avec force en réaffirmant à travers l’évocation de l’Ecriture qu’on ne peut servir deux maîtres. Le terme de Satan est utilisé ici par Jésus pour s’adresser au diable : il montre par là qu’il connaît l’identité de celui qui le tente : il utilise là un terme des Ecritures (Satan est un mot hébreu qui désigne l’adversaire, l’accusateur). Ce nom est donc aussi une citation des Ecritures (cf. Job). Le diable, déjoué, ne peut plus agir contre Jésus.


11 Alors le diable le laisse. Et voici, des anges s’approchèrent, et ils le servaient.

Quand le diable s’éloigne, Jésus ne reste pas seul ; des figures divines viennent près de lui et le servent comme souvent les anges font avec Dieu. Le titre de Fils de Dieu peut désormais être un titre pour le Fils bien-aimé.

Jésus était-il seul quand il vint au désert ? Non, l’Esprit était sur lui. Mais ce dernier n’est pas intervenu comme une aide directe. Les Ecritures, inspirées, lui ont suffit à lui, bien inspiré par l’Esprit, à éprouver dans l’adversité son identité de Fils. Entrer dans cette filiation passe par l’épreuve de l’interprétation des Ecritures.

 

[1] Un autre mot existe : σανδάλιον (sandálion) qui ne comporte pas cette idée de lien. C’est celui utilisé par exemple en Marc 6, 9 quand il s’agit de ne rien prendre pour la route, ni bâton, ni sandale.

[2] Jean 12, 32.

[3] On peut aussi évoquer les colombes des sacrifices, qui remplaçaient l’agneau pour les personnes sans grandes ressources. Elle évoquerait alors l’alliance entre Dieu et son peuple que ces sacrifices célébraient.

[4] La phrase « Tu ne tenteras pas le Seigneur, ton Dieu » n’est pas présente telle quelle dans l’Ancien Testament.