Luc 1, 26-45 – Commentaire

Texte : Luc 1, 26-45 – Annonciation et visitation
Auteur : Pierre Chamard-Bois ()
Circonstance : suite à une rencontre du groupe Bible et Tao de Quimper
Date : 2014
Traduction utilisée : traductions de travail

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Le contexte qui précède voit Elisabeth, parente de Marie et stérile, concevoir un enfant, par intervention divine.

24 […] sa femme Élisabeth conçut, et elle se cacha cinq mois disant :

25 « Voilà donc ce qu’a fait pour moi le Seigneur, aux jours où il a vu pour enlever ma honte parmi les humains. »

Cette conception est dans la lignée de toutes les conceptions qui arrivent à des femmes stériles dans le premier testament. La femme stérile est la honte et la risée des autres. L’arrivée d’un enfant, par intervention divine, fait tomber cet opprobre. Notons cependant que les enfants qui naissent dans ces conditions ont un destin particulier : ils signalent que l’humain ne peut être réduit à la génération. Ils sont porteurs de promesse (Isaac, Jacob, Joseph), annonciateurs de messie (Samuel pour David).

Dans la parole d’Elisabeth, l’enfant vient combler sa honte de femme stérile. Pourtant elle se cache, ou elle cache sa grossesse, aux yeux de ceux qui la tenaient dans la honte. Elle fait avec elle et son enfant ce qui avait été imposé à Zacharie, son mari, par l’ange : elle garde le silence. Il y a comme un décalage entre ce qu’elle désire et son comportement. C’est que quelque chose se prépare pour laquelle cette conception va jouer un rôle imprévu.

A qui s’adresse-t-elle ? Est-ce un monologue intérieur ? Elle reconnaît l’action du Seigneur en lui prêtant la volonté d’enlever sa honte parmi les humains. Zacharie n’a pas cru aux paroles de l’ange Gabriel qui lui avait annoncé la naissance d’un fils. Elisabeth, qui n’a rien entendu de cette annonce, la connaît dans son corps.

Comme Elisabeth, il y a des choses qu’on connaît ou reconnaît intérieurement comme des dons, des grâces. Et nous sommes tentés de les interpréter en fonction de notre manque, de notre désir, de notre honte par rapport à une norme d’humanité. Mais le texte nous dévoile un autre point de vue.

26 Or le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé de la part de Dieu vers une ville de Galilée, du nom de Nazareth,

27 auprès d’une jeune fille promise en mariage à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la jeune fille : Marie.

Ces versets nomment soigneusement les lieux et protagonistes, d’un nom précis, alors que celui qui va naître de Marie sera dénommé par plusieurs qualificatifs. Tout est clair et net, sans ombre. « La jeune fille » traduit le mot grec « παρθένος » souvent rendu par vierge. Nous évitons ce mot qui évoque une absence de relations sexuelles pour privilégier le sens de fille non encore mariée, plus ouvert et correspondant plus au contexte.

L’annonce de la naissance de Jean s’est passée au Temple de Jérusalem, au cœur d’Israël, lors d’une liturgie. Ici l’annonce a lieu en périphérie, en Galilée, aux marches des Nations, à la frontière, dans l’intimité.

Les rites, qui se répètent de semaine en semaine, d’année en année, révèlent un manque toujours renaissant, impossible à combler. L’événement qui s’annonce n’est pas une réponse à une nécessité. Il est pure irruption d’un imprévisible. Il est l’inattendu caché au cœur d’une attente qui l’ignore.

28 Etant entré auprès d’elle, il dit : « Salut [1], favorisée, le Seigneur est avec toi. »

29 A cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait quelle pouvait être cette salutation.

L’ange entre auprès de Marie. Mais ce n’est pas une apparition qui la trouble, c’est la signification de la salutation ou peut-être même le fait même d’une salutation : quelle peut-elle être ? Inutile d’imaginer une apparition : une parole se fait entendre auprès de Marie. Ni tout à fait intérieure, ni à distance : auprès d’elle. Pas de « Salut Marie », mais une caractérisation de la femme saluée par un rapport de faveur (ou plus précisément) de grâce avec le Seigneur. « Le Seigneur est avec toi » : comment entendre cela ?

Quand la Parole s’approche, elle provoque d’abord un trouble. Puis elle pose question, expression d’une ouverture, d’un décentrement. Vient ensuite l’écoute, qui n’est pas réponse à la question mais accueil de ce qui vient.

   30 Et l’ange lui dit : « Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.

L’ange traduit, dans sa réponse, le trouble en crainte, le Seigneur en Dieu. Une manière de parler ancrée dans le premier testament. Un langage plus familier pour une jeune juive. Il lui révèle qu’elle a déjà trouvé grâce dans la proximité de Dieu. A son insu.

Il n’attend pas une réponse de la jeune fille. Comme s’il savait qu’elle est déjà dans l’écoute. Il continue donc en dévoilant que cette grâce est l’engendrement d’un fils en son corps.

31 « Et voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus.

32 « Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ;

33 « il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n’aura pas de fin. »

« Voici… » Vois ici. Non pas constate, admet, examine. Mais découvre, lève les yeux au-delà des apparences.

L’écoute donne de voir, d’un voir qui est accueil de ce qui se présente et non pas saisie de ce qui est ou sera là.

Un fils est annoncé. Son nom propre, Jésus, est donné à l’avance. Jusques là rien qui ne puisse être réalisé avec Joseph, avec qui Marie est liée par la promesse du mariage.

Mais l’ange continue. Il sera appelé Fils du Très-Haut, qualifiant ainsi sa grandeur : non pas une grandeur terrestre, mais de celle qui est attribuée au Très-Haut, un des noms du divin. « Le Seigneur Dieu » : les deux noms utilisés par l’ange sont désormais accolés. Le fils reçoit le trône de David, son père : il est donc indirectement qualifié de fils de David, héritier de ce que David a initié. Mais le règne de ce fils, sur la maison de Jacob, nom originaire d’Israël, sera sans fin, dit l’ange. Est-ce à dire que le fils sera immortel ? Est-ce une allusion à sa résurrection ? La prudence est de mise. De quel règne est-il question ? Au vu du contexte, pas le règne terrestre d’un roi à la tête d’un peuple. Il faut élargir le regard. Ce fils n’est peut-être pas à voir seulement comme une personne humaine telle que nous croyons savoir. Il pourrait figurer ce qui fonde les rapports humains. Difficile d’en dire plus, mais le texte fissure les représentations que nous nous faisons de l’humain.

34 Marie dit alors à l’ange : « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? »

On est tenté de comprendre que Marie bute sur le fait qu’elle n’a pas de relations sexuelles en interprétant « connaître » au sens dit biblique. Mais ce n’est guère cohérent : elle est promise en mariage à Joseph et l’annonce d’un fils ne peut la surprendre sur ce registre.

Par contre, quel père pour un tel fils ? Quel homme peut transmettre par génération tout ce qui est annoncé de lui ?

Notons aussi que Marie, contrairement à Zacharie, ne demande pas un signe que cela arrivera. Elle ne met pas en doute la parole du messager. Elle le croit sur parole. Nous le savions dès le début : elle est auprès de Dieu sur le registre de la grâce, de la gratuité. Elle pose la question du comment.

La question centrale du texte est là. Ce n’est pas celle du « oui » de Marie, qui est acquis dès le début : l’ange est envoyé à une femme qui vit dans le oui, mais sans savoir à quoi, à qui. En fait, il n’est pas tout à fait juste de dire qu’elle croit l’ange sur parole : elle est révélée croyante dans la parole de l’ange.

Ceci concerne tout humain. Un oui premier, originaire nous fonde. Un oui à quoi ? Nous disons souvent oui à la vie, à l’avenir, à l’amour. Mais ce sont des abstractions, des idées floues et sujettes à malentendus. Cette expérience est plus originaire que ce que ces mots peuvent évoquer. Elle apparaît parfois à toute extrémité : quand la vie, la nôtre, ou celle d’autres, ne semble plus tenir ses promesses, quand l’avenir se dissout dans un présent sans issue, quand l’amour se révèle être illusoire et sans poids. Mais ce oui imprègne à notre insu notre vie quotidienne, dans certaines obstinations, dans le fait « d’y croire malgré tout ».

Cependant cette primitive confiance se heurte à ce qui nous apparaît comme impossible. C’est pourquoi la question du comment monte aux lèvres. Rien de ce que nous connaissons de l’humain ne semble à la hauteur de ce qui est annoncé.

Nous réagissons, au moins en Occident, à l’inverse. Nous voudrions savoir clairement de quoi ou de qui il s’agit avant d’aborder la question du comment. Alors que c’est le comment, le chemin, la voie, qui peut permettre d’approcher le quoi ou le qui en son mystère.

« 35 L’Esprit Saint surviendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi ce qui sera engendré sera appelé saint, Fils de Dieu.

36 « Et voici Élisabeth, ta parente, et elle a conçu un fils dans sa vieillesse, et c’est le sixième mois pour elle, elle qui est appelée la stérile ;

37 « car tout dit de la part de Dieu ne sera pas impossible. »

L’ange a l’oreille fine : il répond pour le comment et pour l’impossible qui se cache derrière.

Impossible ? Vois ici ce qui arrive à Elisabeth… Appelée stérile par les humains, elle conçoit un enfant par le fait d’une chose dite de la part de Dieu. La parole des humains définit le possible et l’impossible, enferme dans des représentations. La parole de Dieu, acte même de dire, intervient dans l’impossible des humains et brise les apparences. La stérilité d’Elisabeth, comme les stérilités des femmes des premières Ecritures, voile un enfant qui vient à l’heure favorable pour ce à quoi il est appelé. La stérilité est certes manque d’enfant à vue basse, mais signe d’un fils qui vient à vue haute. Ces fils nés de femmes stériles annoncent un autre fils, celui qui sera engendré en Marie, qui n’est pas dans la série des stériles mais comme une femme sans désir exprimé d’enfant. Pour Elisabeth, cela semblait trop tard pour elle d’enfanter ; pour Marie c’était trop tôt. Le retard à l’enfantement des stériles, qui faisait signe que les humains ne naissent pas seulement de la chair, se retourne pour Marie en avance, qui révèle que la parole dite précède l’engendrement. Le fils prend corps d’une parole et non de la chair. Disons qu’un humain naît comme dans la reproduction biologique, familiale, culturelle, religieuse, mais qu’il ne peut s’y réduire. Sa qualité de fils ou fille s’origine dans une parole qui le précède.

Dans les contes, les fées – ou les familles bien intentionnées – qui se penchent sur le berceau de l’enfant qui vient de naître, arrivent trop tard… Leurs prédictions scellent un destin. Ici, l’ange précède l’engendrement : il ouvre un possible.

Comment ? Deux opérations conjointes sont décrites : la survenue de l’Esprit Saint sur Marie et son enveloppement dans l’ombre de la puissance du Très-Haut. Ce n’est pas vraiment un langage de fécondation in divino : l’Esprit Saint ne vient pas dans les entrailles de Marie mais survient sur elle. Les deux expressions disent une présence divine selon deux figures : une de proximité pour l’Esprit saint, l’autre de distance pour l’ombre. Le plus haut se fait le plus proche ; on retrouve cela dans le Magnificat.

« C’est pourquoi ce qui sera engendré sera appelé saint, Fils de Dieu » Ce qui est engendré et non celui qui est engendré. Le texte choisit le neutre, sans doute pour suggérer un écart avec ce que nous mettons sous le masculin. Deux autres noms sont ici révélés : saint et Fils de Dieu, comme échos à l’Esprit Saint et au Très-Haut. Ce qui sera engendré n’est pas forcément à prendre comme une conception exceptionnelle. On peut y voir une révélation de ce qui a lieu pour chaque conception : il y a ce qu’on connaît sur le registre de la génération et il y a ce qui est voilé mais bien réel : le Très-Haut a quelque chose à voir avec la naissance de l’humain. Les enfants nés de femmes stériles le laissaient entendre, à demi-mot, comme quelque chose de mystérieux. Ici, le récit de l’Annonciation le met en lumière.

38 Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ton dit. » Et l’ange s’éloigna d’elle.

Marie n’en demande pas plus. Elle reprend le titre de Seigneur que l’ange avait utilisé dans sa salutation. Le terme de favorisée devient celui de servante. Ce qui pourrait être pris comme un titre élevé est repris en un titre qui évoque le plus bas (servante ou esclave), que l’on retrouvera aussi dans le Magnificat. Elle exprime ce qui court tout au long du texte : la parole dite et entendue, sans être forcément comprise au sens où nous l’imaginons, fait advenir en lumière ce qui est voilé.

Le texte n’oublie pas de faire partir l’ange : il s’était approché pour transmettre une parole, il s’éloigne car tout a été dit ; sa mission s’arrête là. Aux femmes de jouer dans leur corps la partition divine.

39 S’étant levée en ces jours, Marie se rendit en hâte vers la région montagneuse, vers une ville de Juda.

40 Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.

Marie se lève : c’est le premier effet d’une parole entendue ; se lever pour partir comme le notent souvent le premier testament. Marie va voir celle qui a été présentée comme portant le signe donné par l’ange. Ce signe n’était pas une indication ou une preuve. Il doit s’accomplir. La conception en Elisabeth est encore cachée : la rencontre avec Marie va la révéler.

La hâte de Marie signe la survenue de l’Esprit Saint sur elle. L’Esprit vient toujours au moment favorable pour entrainer à un déplacement vers le lieu d’une révélation. C’est ainsi que l’Esprit a poussé Jésus au désert pour y vivre l’épreuve qui allait le révéler comme Fils.

Elle entre dans la maison de Zacharie : cette manière de dire suggère qu’elle va visiter la tradition juive, au moins dans sa dimension rituelle (Zacharie est prêtre du Temple). Marie porte une parole qui va mener à son accomplissement ce que les premières Ecritures portaient, ce que les rites religieux célébraient sans le connaître.

Marie salut Elisabeth. Comme l’ange avait salué Marie. Mais le texte ne nous donne pas le contenu de la salutation car c’est sa voix qui opère.

La voix est ce qui nous atteint au plus profond. La vérité s’entend dans la voix, pas dans ce qui est dit. Quand nous nous focalisons sur ce qui est dit, comme un message, nous ne sommes plus en proximité intime avec celui ou celle qui parle. Il en est de même quand nous lisons des textes bibliques : ils ne délivrent pas un message, ils donnent d’entendre une voix.

41 Et il advint, lorsqu’Elisabeth entendit la salutation de Marie, que l’enfant bondit dans son sein et Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint.

L’effet de cette salutation est impressionnant. L’enfant se signale par un bond dans le sein de la stérile : sans doute un saut de joie comme l’exprimera sa mère. Dans le même temps, Elisabeth est emplie d’Esprit Saint. Quelque chose se passe entre ces deux femmes, bien au-delà de leur parenté : un accomplissement de ce qui était en attente dans le jaillissement de la Parole en Esprit Saint. Un ajustement se fait en Elisabeth entre le fruit de la chair, l’enfant, et la Parole qui s’entend dans la voix de Marie.

42 Alors elle éleva la voix dans un grand cri et dit : « Bénie es-tu parmi les femmes, et béni le fruit de ton sein !

43 Et d’où est à moi ceci, que vienne auprès de moi la mère de mon Seigneur ?

44 En effet, voici, lorsque la voix de ta salutation est advenue à mes oreilles, le bébé a bondi d’allégresse en mon sein.

45 Et, heureuse celle qui a cru en l’accomplissement des dits à elle de la part du Seigneur ! »

Elisabeth ne savait pas la venue et les paroles de l’ange. Mais elle a tout ressenti à travers son enfant et tout perçu par l’Esprit. Ses premiers mots sont pour reconnaître la fécondité de Marie. Elle ne parle pas d’enfant pour Marie mais du fruit de son sein. Voilà le trouble. Puis vient la question : d’où ? D’où m’arrive-t-il que s’approche de moi la mère de mon Seigneur. Non pas la mère du Seigneur, ou la mère de notre Seigneur, mais la mère de mon Seigneur. Elle témoigne d’une proximité entre elle et le Seigneur. Ces deux femmes sont chacune dans cette proximité : l’une par l’enfant, l’autre par la parole. Leur rencontre est figure de la Parole qui prend corps et du corps qui naît sous la Parole.

Il arrive que de telles rencontres aient lieu entre nous. Une voix entendue au-delà des mots prononcés et un enfant caché ou oublié qui bouleverse les entrailles. Une voix qui éveille ce qui s’était endormi en nous.

Après la question l’écoute qui permet de proclamer que cela vient de la part du Seigneur, comme un accomplissement des paroles qui ont été dites. Non pas croire sur parole, mais croire dans la Parole.

Annonciation et Visitation ne peuvent être séparées. C’est un unique événement. Elisabeth, à partir de son expérience de maternité impossible, témoigne à Marie que son sein a accueilli un fruit. Marie témoigne dans sa salutation de la Parole qui a été à l’origine de l’enfant d’Elisabeth.

Dans ce texte, Marie et Elisabeth ne sont pas les deux femmes qui ont vécu il y a plus de deux mille ans en Palestine. Elles sont offertes aux lecteurs de tous les temps et de toutes contrées comme figures de ce qui se joue dans toute naissance humaine : elles signalent plus qu’elles n’expliquent que l’enfantement dans la chair est aussi un engendrement dans une Parole qui s’origine en un ailleurs, laissant ouverte la question « d’où est à moi tout ceci ? ». Certains en font l’expérience, d’autres l’entrevoient : ce qui nous tient dans notre existence est un acquiescement à quelque chose comme une parole première, plus qu’un désir de vivre qui peut s’éteindre dans les impasses ou les catastrophes de l’existence. Cette parole originelle passe parfois dans nos voix, à notre insu, dans l’ignorance de son origine et dans la surprise de sa fécondité.

 

Lorsque l’ange fait signe,
Nous savons que ce qui est né de nous
ne cessera plus d’advenir,
En avant de nous, à notre insu,
Soudain nous dépasse, nous sauve.

François Cheng

 

[1] Salut, ou plus précisément réjouis-toi. La salutation est une invitation à la joie.