• Photo Jean Calloud

    Jean CALLOUD (1927-2020), prêtre du diocèse de Grenoble, fut membre de l’équipe fondatrice du CADIR à Lyon. Il a enseigné au Centre Théologique de Meylan (38) à partir de 1955 et à la Faculté de théologie de Lyon à partir de 1973.  Dès le milieu des années 70, il perçoit les limites de la sémiotique greimassienne et développe une lecture figurative des textes. Nous lui devons un nombre important d’articles parus dans Sémiotique et Bible ainsi qu’une lecture des Évangiles selon Matthieu et selon Jean, écrite avec François Génuyt.


Sur ce site, vous trouverez les articles suivants de cet auteur

Pour une théorie du signifiant : l’Apocalypse de Jean

Cet article constitue la postface de l’ouvrage de Jean DELORME et Isabelle DONEGANI, L’Apocalypse de Jean – Révélation pour le temps de la violence et du désir, Tome 2, Paris, Éditions du Cerf, 2010. Jean Calloud y montre comment les figures du texte ne sont pas tant là pour produire du sens, mais plutôt pour être parcourues comme des chaines de signifiants, dont l’effet et la finalité est le corps à venir. Le texte oppose ainsi une sémiotique du signifié qui conduirait au sens à une sémiotique du signifiant, qui vient justement sans arrêt perturber le sens pour qu’advienne ce corps.

Le texte à lire

Parmi les nombreux articles traitant de la sémiotique à l’épreuve des textes bibliques, celui-ci occupe une place à part en ce qu’il est très certainement, et non sans raison, l’un des plus cités. En effet, l’auteur prend ici quelques distances avec la sémiotique narrative de Greimas et de l’École de Paris qui est centrée sur l’objet. Il montre toute l’importance des figures, en ce qu’elles voilent plus qu’elles ne dévoilent et, s’enchainant les unes-aux-autres, en appellent au sujet désirant. Les figures « instaurent une rupture irréversible avec ce que nous appelons le sens ». Elles ont un effet de « révélation, à comprendre comme levée des résistances que nous opposons à la vérité plutôt que comme retrait du voile nécessaire ». Par la suite, Jean Calloud, mais aussi François Martin et les autres chercheurs du CADIR, continueront à creuser ce sillon.